Depuis le 20 Avril 20022, je suis désormais Docteur Morel Aguiar de façon officielle. Et bien-sûr, j’ai été assailli de : “Désormais Docteur, c’est quoi la suite ?”. Avant d’y répondre, il est important de replacer le contexte afin que ceux qui ne me connaissent pas personnellement comprennent mieux.
Comment ai-je débuté des études en chirurgie dentaire ?
D’où je viens, avoir son baccalauréat à 16 ans avec une très bonne mention et exceller dans les matières scientifiques “t’engage” à faire de “grandes” études. C’était mon cas. Devenir “moins” que docteur aurait été du pur gâchis de ce potentiel que j’étais.
C’est donc tout “naturellement” que j’ai mis mes rêves d’exercer un métier artistique de côté pour embrasser ce milieu. Objet de fantasmes et gage d’une vie épanouie dans la conception de plusieurs, je n’ai pas choisi la médecine ; c’est elle qui m’a choisi.
J’ai eu beaucoup de mal avec cela au début, mais j’ai fini par m’y faire. De toute façon, je n’avais jamais échoué de ma vie scolaire et ce n’était pas l’université qui en serait l’exception. Chemin faisant, j’ai rencontré des personnes au parcours similaire au mien dont je me suis inspiré pour tenir bon. Et croyez-moi, nous sommes très nombreux dans ce cas.
Quelles étaient mes aspirations ?
On ne suit pas des études universitaires pour faire plaisir à qui que ce soit. Encore moins la médecine. Même si je ne l’avais compris dès le début, la réalité m’a très vite rattrapé au bout de deux ans.
La deuxième année de médecine est celle qui te remet en question tes véritables motivations. Elle t’aide à décider si oui ou non tu veux vraiment faire ce parcours. Le rythme est encore plus soutenu que l’écrémage de la première année, quoique cette dernière en envoie déjà pas mal. C’est là que j’ai décidé quelle direction je voulais donner à ma vie professionnelle.
Dans la médecine, il n’y a pas que la clinique. Plusieurs façons d’exercer dans ce domaine sont donc possibles et ceux qui m’intéressaient le plus étaient :
- La recherche et le développement de produits ou de services en santé ;
- La recherche et la communication en santé publique ;
- L’enseignement.
Ces aspirations étaient guidées par :
- Mon envie d’exploiter ma créativité au sein de mon métier ;
- Mes aptitudes en marketing et en communication ;
- Ma passion pour le partage du savoir.
Ainsi, tout n’était pas noir au sein de mes études, mais j’avoue qu’il a été très difficile de les suivre jusqu’au bout. En effet, si nos pays manquent cruellement de praticiens biens formés, il est encore plus rare d’en avoir qui exercent dans des domaines hors clinique.
Je suis passé par des moments de doutes profonds à maintes reprises, car je ne savais pas trop si j’étais sur le bon chemin ou si je posais les bonnes actions. Anyway, je suis désormais à la fin de mes études et c’est le moment d’entrer pleinement dans la vie active.
Désormais docteur, c’est quoi la suite ?
Mes projets pour la suite sont déclinés selon le temps.
A court terme
CHERCHER L’ARGENT !!!!! Owo ! Money ! Khaliss ! Akwè !
Dans nos sociétés ouest africaines, il est tabou pour le secteur médical de parler d’argent. Et pourtant, nous sommes des êtres humains comme vous. Nous avons également des besoins, des familles à nourrir et un épanouissement personnel à atteindre. A ce que je sache, nous n’avons pas non plus d’avantages sociaux particuliers.
Toutefois, je suis d’accord pour dire que la recherche de gains ne doit pas se faire au détriment des patients. Elle ne doit pas non plus aller à l’encontre du serment prêté.
Dans mon cas, j’ai plus d’une corde à mon arc et des compétences autres que celles de dentiste à faire valoir. Je reste quand même concentré et je ne néglige aucune opportunité. Que ce soit au sein du domaine médical ou ailleurs, au Bénin ou au Sénégal, j’irai là où la rémunération me permettra de subvenir à mes besoins et de financer mes projets futurs.
A moyen terme
Il y a plusieurs choses que j’envisage faire d’ici plusieurs mois ou dans quelques années :
- Continuer à me former ;
- Continuer à gagner de l’argent ;
- Poser les bases de mes projets d’entreprise.
J’aurais bien entamé une formation professionnelle immédiatement après mes études universitaires, mais “ligaments croisés”. Cependant, cela n’exclut pas de petites certifications ici et là afin de postuler à des offres plus intéressantes et d’apporter ma pierre à l’édifice sanitaire africain.
A long terme
Il s’agira là pour moi de m’établir professionnellement. Idéalement, j’aimerais :
- Enseigner ;
- Avoir lancé mon entreprise de produits d’entretien d’hygiène bucco-dentaire ;
- Poser les bases de mon média.
L’enseignement est ce qui m’a été chaudement recommandé durant ma soutenance de thèse dont la présentation se trouve ici. Cela fait également partie de mes aspirations. Je ne sais pas encore sous quelle forme ce sera (université, cours sur plateformes en ligne, etc.).
A la base, je voulais faire ma thèse de doctorat en botanique, car je crois fortement que mieux connaître les plantes de chez nous est un moyen d’améliorer l’accessibilité aux soins bucco-dentaires dans nos pays. Cela se fera assurément plus tard.
Concernant le media, il s’agit de mes plateformes où je parle de santé bucco-dentaire uniquement : “La Monture d’Un Dentiste“. Le but est la vulgarisation de la santé bucco-dentaire. J’ai commencé par des vidéos sur les réseaux sociaux, mais j’ambitionne mener le projet plus loin. Seul, je ne pourrai pas le faire. Donc si des collègues veulent bien s’y joindre, I’m open!
En attendant, voici du contenu sur mon site qui explique comment optimiser son hygiène bucco-dentaire.
Et voilà! Je reste conscient que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Mais je suis également persuadé que la vie saura me guider vers ce que je dois accomplir pour la suite maintenant que je suis Docteur.